Avec le soutien du Centre culturel de Taiwan à Paris (CCTP), la Cinémathèque suisse présente le programme « Les Nouvelles Vagues taïwanaises », du 1er novembre au 31 décembre à Lausanne. Cette programmation thématique, l’une des plus importantes de l’année organisées par l’institution, propose 48 projections de 21 œuvres classiques, retraçant l’évolution du cinéma taïwanais des années 1980 au début des années 2000.
La réalisatrice Wang Shau-di [王小棣] se rendra à cette occasion en Suisse pour participer à des discussions, des rencontres et des masterclasses.
Le programme comprend deux compilations de courts métrages du début des années 1980, In Our Time [光陰的故事] et The Sandwich Man [兒子的大玩偶], qui présentent les œuvres formatrices des réalisateurs Hou Hsiao-Hsien [侯孝賢] et Edward Yang [楊德昌]. Ces cinéastes ont cherché à transcender les genres établis tels que la romance, le film de propagande et le film d’arts martiaux, en poursuivant une esthétique réaliste ou en se concentrant sur la société contemporaine taïwanaise et des thèmes locaux, explique le CCTP.
Après la levée de la loi martiale et durant les années 1990, le cinéma taïwanais est devenu plus incisif dans sa critique sociale, produisant des œuvres marquantes telles que Super Citizen Ko [超級大國民] et Dust of Angels [少年吔,安啦!]. C’est également à cette période que des figures féminines émergent derrière la caméra, notamment Sylvia Chang [張艾嘉], qui s’impose comme une réalisatrice de premier plan.
Le cinéma taïwanais se diversifie alors : The Hole [洞] explore la comédie musicale, Tropical Fish [熱帶魚] s’aventure dans le registre fantastique, Grandma and Her Ghosts [魔法阿媽] devient un classique de l’animation, tandis que Garçons d'honneur [囍宴] et Blue Gate Crossing [藍色大門] abordent les thématiques LGBT. Au tournant du millénaire, l’œuvre posthume d’Edward Yang, Yi Yi [一一], et Millennium Mambo [千禧曼波] de Hou Hsiao-hsien ont été salués par la critique et ont connu un succès international.
Hu Ching-fang [胡晴舫], directrice du CCTP, a déclaré que cette rétrospective consacrée aux Nouvelles Vagues taïwanaises met en lumière le rôle central du cinéma taïwanais dans l’histoire mondiale du septième art. Ce beau programme offre au public européen, en particulier aux jeunes, l’occasion de découvrir ou de redécouvrir ces œuvres taïwanaises fondatrices qui ont marqué toute une époque, a-t-elle ajouté.
La Cinémathèque suisse a invité la réalisatrice Wang Shau-di à participer à des projections et à des masterclasses à Lausanne et à Genève début décembre. Réalisatrice reconnue de films et de séries, Wang Shau-di a étudié le théâtre à Taiwan puis le cinéma à l’université de San Francisco, aux Etats-Unis. De retour à Taiwan en 1979, elle a travaillé comme assistante réalisatrice et scénariste avant de se lancer dans la production cinématographique, notamment en tant que productrice du film Tropical Fish de Chen Yu-hsun [陳玉勳]. Son film Grandma and Her Ghosts, sorti en 1998, est devenu une œuvre phare de l’histoire de l’animation taïwanaise.